Oran, une Ville, une Vie.

Oran, une Ville, une Vie.

L'accueil.

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“Imaginez… Demain vous partez !! Derrière vous la maison, les voisins, les odeurs ; le stade, l'église et le cimetière ; la couleur de la terre, de la lumière et sur ce banc votre premier baiser.. Il ne s'agit pas de déménager mais bien de se couper en deux.

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C'est à Marseille que les Français se mirent à comprendre ce qui se passait
véritablement puis à Toulon, à Nice, dans tout-le Midi.       

Immaginez qu'après  un départ en catastrophe, venant d'échapper aux tueurs du FLN, vous arrivez à Marseille . Enfin vous dites- vous et sur les digues du port vous voyez en grandes lettres, ecrit par les dockers: Pieds-noirs, on ne veut pas de vous .Repartez dans votre pays. Pensez à ceux qui étaient venus délivrer la France en 1944, à ceux qui avaient perdu un fils lors de cette guerre et qui lirent cette phrase.

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 A l'aéroport de Marignane, et sur le port de la cité phocéenne - où l'on avait installé des baraquements improvisés -les Européens d'Algérie débarquaient par dizaines de milliers. Le flot des rapatriés était ininterrompu. Tout un peuple se déversait, fuyant ” le FLN qu'on allait trouver à sa porte” (c'était l'expression d'alors), emportant dans sa fuite quelques valises, et pour les plus chanceux, des meubles ou une voiture.

Les ” métropolitains “, comme on disait alors, découvraient sidérés un des plus incroyables exodes de l'histoire européenne: le transfert d'un million de Français qui, pour la plupart, n'avaient jamais mis les pieds dans l'Hexagone, sauf pour se faire tuer en plus grand nombre que les autres durant les deux grandes guerres. Personne ne les attendait, et surtout pas de Gaulle ou le gouvernement Pompidou, qui durant le Conseil des ministres de mai et de juin 1962, estimait que ” quelques dizaines de milliers de rapatriés ” seulement quitteraient l'Algérie -cécité politique ou cynisme absolu , sur ce point les historiens n'ont pas tranché -. La quasi- totalité de la communauté européenne quitta sa terre natale, et on connaît la suite.
L'accueil ne fut pas chaleureux ..

Il sera le plus souvent laissé à l'initiative de bonnes volontés

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Il convient de situer dans le cadre de ce chapitre quelques commentaires et réflexions formulés par certains- ministres gaullistes en fonction à l'époque de l'exode pied-noir, qui laissent planer un doute sérieux quant au niveau de leur QI.

Louis Joxe s'est permis de déclarer, nous le savons, qu'il ne fallait surtout pas permettre aux Pieds- Noirs de s'installer là où ils le voulaient. Nous étions, d'après lui, de la « mauvaise graine », qu'il valait mieux disperser.

Le ministre Boulin, avec un sérieux incroyable, n'a pas hésité à affirmer, en juillet 1962, que nous retournerions en Algérie après une « période de vacances ». Car, pour lui, notre déracinement n'était qu'une villégiature.

Un petit bol d'air sur la Cannebière et sur la Promenade des Anglais, puis nous retournerions à Bab-El-Oued, à Aflou ou à Tebessa!

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A l'évocation de ces deux anecdotes, riches avant tout d'une imbécillité tragique, nous songeons, avec délectation d'ailleurs, à une réflexion du général Massu.

Celui-ci, au mois de janvier 1960, a déclaré au Président de la République Charles De Gaulle:

« Vous êtes entouré d'une bande de cons, mon général! »

Et De Gaulle de lui répondre avec sérieux et une conviction évidente: «Je sais Massu

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Aucune réaction d'amour ou même de simple sympathie envers notre peuple.
Tout au contraire, parfois des réactions de haine. Comme à Sète, comme à Marseille. Où des autorités municipales ont invité les populations locales à rejeter les Européens d'Algérie à la mer. Toutes ces réactions étaient la traduction évidente d'un vide sentimental absolu, qui n'était rien d'autre, en réalité, que le reflet d'un vide idéologique profond.
Ils n'avaient pas, comme nous, vécu ce rêve merveilleux. Le rêve de la grande France.
La France vecteur et pilote de culture, de civilisation.
Non, ce rêve ils ne l'ont pas connu, englués qu'ils étaient dans la fausse quiétude du gaullisme moralisateur et triomphaliste

Extrait de :L'islamisme dans le guerre d'Algérie de Yves Pérez

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Des centaines de milliers de pieds-noirs se sont retrouvés à Marseille où des associations comme la Croix-Rouge se sont substituées à un État défaillant pour les accueillir.

Photos Archives La Provence

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Extraits de Paris-presse l'intransigeant ” Dernière heure ” jeudi 26 juillet 1962

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Dans le même temps, à Marseille, les événements prennent un tour dramatique pour les réfugiés. Le 29 juin, un mouvement de grève s'est déclaré sur le port. Les marins et officiers réclament une hausse des salaires, le paiement des jours fériés, une indemnité de fin de carrière, un 13ème mois, une allocation supplémentaire d'ancienneté, une relâche d'au moins 18 heures dans les ports entre deux voyages. Les armateurs refusent. Les bateaux à destination de Marseille sont détournés sur Toulon.

D'autres navires sont alors réquisitionnés pour effectuer des aller-retour Toulon - les ports d'Algérie. Des vaisseaux militaires seront même amenés à transporter les Européens fuyant l'Afrique du Nord.Toulon devient alors le port de transit des repliés.

Le 30 juin, trois bateaux détournés, en provenance de Philippeville, d'Oran et de Bougie débarquent à l'Arsenal 3.326 personnes et 208 voitures.

Le 1er juillet ce sont 622 passagers, le 2 juillet 960, le 3 juillet 840, le 4 juillet 1700. Le 5 est une journée

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Le Ville de Marseille

mais le 6 juillet ce sont 576 réfugiés de confession musulmane (en fait les premiers harkis) qui descendent du Phocée et 23 Européens arrivés sur un navire de guerre.

Le 9 juillet, le porte-avions La Fayette accoste avec à son bord 2500 personnes originaires d'Oran et Mers El Kébir.

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L'arrivée du “KAIROUAN” qui ramène en un voyage, le 25 juin 1962, 2630 personnes

Documents extraits de “1962 L'exode” cliquez

Pourquoi cette haine ?  Que leur avions-nous fait ?

” Ne laissons pas les repliés d'Algérie devenir une réserve du fascisme” François BILLOUX, député communiste (Juillet 1962)

 



21/08/2008
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