Oran, une Ville, une Vie.

Oran, une Ville, une Vie.

Les jeux de mon enfance

Dans les ruelles de mon enfance :
 
J'ai joué au pitchac que nous confectionnions avec des anciennes pièces trouées ou de vieilles chambres à air. Je me souviens de ces parties endiablées où les copains rivalisaient de talents avec les jongles et les javalettes. 
 
J'ai joué au tour de France avec les platicos. Sur la chaussée,à la craie, nous tracions un circuit avec plusieurs étapes et il fallait faire preuve de doigté pour faire avancer ces platicos vers l'arrivée de chaque étape. Chaque joueur empruntait le nom d'un des champions cyclistes de l'époque, les Bobet, Géminiani, Bartali, Coppi, Kubler, Koblet, etc ...
 
J'ai joué à capitoulé. C'était une course poursuite à perdre haleine mais nous avions du souffle.
 
J'ai joué à la savate. On se courait après pour toucher quelqu'un qui à son tour devait toucher un autre pour se débarrasser de la savate. On pouvait courir ainsi pendant des heures.
 
J'ai joué à burro flaco. Moi qui était plutôt fluet, quand il fallait grimper sur la montagne d'échines, j'avais de la souplesse pour me projeter le plus loin possible et laisser de la place à ceux qui allaient sauter après moi. Mais quand on était au-dessous, il fallait supporter les poids lourds et bien souvent on s'effondrait.
 
J'ai joué aux pignols (noyau d'abricot) à la canal, au carré, au montonico ..... Ce jeu se pratiquait pendant la période des abricots.
 
J'ai joué aux cartelettes. La cartelette c'était la partie illustré d'une boîte d'allumettes que nous découpions. Droitiers ou gauchers, la paume de nos mains était rouge et enflée à force de frapper les cartelettes pour les faire retourner.
 
J'ai joué à tchinchinrimbola, queso de bola. Que venga, que venga la carotta etc ... Et vinga les coups de pantoufle  contre celui qui avait été désigné comme victime
 
J'ai enfourché un carrico dans des rues en pente en voulant imiter Fangio.. Bien souvent, j'ai fait des chutes qui m'ont valu des bleus et bosses que j'essayais de résorber en y appliquant une pièce de cinq francs (anciens) que je maintenais fortement avec la main pendant quelques minutes.
 
Assis sur le trottoirs, nous jouions aux cartes à la briska, au gatico, à la ronda, à la belote aux enchères (au 81) .
 
Nous jouions aussi, bien entendu, au foot avec même parfois une balle de tennis. A cette époque, les automobiles étaient rares dans nos rues, ce qui nous permettait de jouer sans être interrompus par leur  rare passage.
 
Les filles jouaient aux osselets,  à la marelle ou à la corde à sauter. Pour ce dernier jeu, les garçons étaient souvent sollicités mais étaient moins adroits et souples que les filles.
 
Ah que ... il y aurait tellement à dire en évoquant tous ces souvenirs de notre enfance là-bas.


22/02/2019
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi