Oran, une Ville, une Vie.

Oran, une Ville, une Vie.

18 mois .....

Mon service militaire dura 18 mois avec des nuits, parfois, hantées de cauchemars. Mes camarades oranais et moi avions du faire face à l'hostilité, au mépris et parfois à la haine. Et puis, peu à peu arriva la période " on critique votre vie mais on aime votre compagnie".

Entre nous naitra une grande solidarité, une amitié et une fraternité que rien ne pouvait ébranler. Pendant 18 mois, comme dans la célèbre citation du roman d'Alexandre Dumas "les trois mousquetaires" notre devise sera "un pour tous, tous pour un".

A la fin de notre service national au mois de novembre 1963, notre séparation fut une véritable déchirure ..... et le vent de l'histoire nous éparpilla aux quatre coins de la France.

On avait l'habitude de dire que du service militaire, on ne retient que les bons moments. Pour moi, l'un des meilleurs moments fut sans contexte le FOOTBALL.

Fernandez, Aknin et moi allions faire partie de l'équipe de la caserne. Ce fut quelques mois privilégiés, pas d'exercices militaires, pas de marches, pas de corvées, pas de gardes etc..... que des entrainements de foot et la ville de Modane avait mis à notre disposition le stade. Notre équipe disputa la coupe de la 8ème région militaire qui nous amena à la finale contre le 25ème BCA à  Annecy. Finale gagnée 1 à 0 grâce à un but de Aknin. Pour fêter la victoire, le commandement de la caserne organisa une soirée au mess des officiers. Dans la soirée, connaissant ses gouts pour le chant, on demanda à Fernandez une chanson. A la surprise générale et à ma grande surprise il entonna le chant "Les africains", à la fin du chant avec Aknin on se mit à applaudir, d'autres applaudissements suivirent et d'autres encore. Je pensais qu'il allait chanter une de ses chansons préférées comme il avait l'habitude de nous chanter en toutes occasions "Vaya con dios", "Cielito lindo" ces chansons que sa grand- mère  lui chantait  quant il était enfant.

Je ne peux oublier, que depuis mon départ précipité d'Oran en juin 1962, j'aie dû attendre un an avant de revoir mes parents et mon frère. Un an à attendre c'est long, surtout quand on ne sait pas à quel moment cette interminable attente prendra fin et que nous réservera l'avenir. Pour mes parents cela n'était pas facile de s'établir en France et quand ? .... et où ? Cela se fera en juin 1963 à Angers où un ami de mon père, par connaissance, leur avait trouvé un appartement.

Alors, mes six derniers mois comme militaire se passa plus sereinement jusqu'à la "quille" (fin du service militaire) fin novembre 1963.

 

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08/05/2022
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