Oran, une Ville, une Vie.

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Monsieur Ramirez

Monsieur Ramirez était le concierge d'un immeuble en face du Cours Complémentaire Jules Ferry (collège) boulevard de l'industrie. Il était toujours vêtu d'un bleu de travail et tous les matins nous le croisions une baguette de pain  dans une main, une laisse avec un petit chien dans l'autre et le journal sous le bras. Il aimait discuter avec les élèves, peut-être pour compenser l'enfant qu'il n'avait jamais eu. Le football était sa grande passion et toutes nos discussions tournaient autour du foot, matchs à venir, résultats des matchs du week-end, cela devait être son meilleur moment de la journée.

Un matin, en me dirigeant vers le collège, j'avais aperçu vers le haut du boulevard de l'industrie beaucoup de monde, une ambulance, des voitures de police et des militaires. Un peu avant l'entrée du collège, on nous avait fait passer sur le trottoir de gauche en prenant soin de nous empêcher de voir de l'autre côté ce qui se passait. Un élève en me croisant m'avait dit :"c'est monsieur Ramirez". A l'intérieur du collège j'avais appris qu'il avait été égorgé.

Monsieur CARRASCO le directeur du collège avait demandé à tous les professeurs d'écourter d'un quart d'heure le cours avant midi et de nous réunir au milieu de la cour. Devant tous les élèves il avait pris la parole et lui d'habitude très autoritaire, d'une personnalité qui imposait  le respect, c'est d'une voix remplie d'émotion qu'il nous parla de l'assassinat de monsieur Ramirez et nous avait demandé  d'observer une minute de silence pour la mémoire de cet homme aimé de tous. Autour de moi, j'avais vu pleurer des élèves.



06/05/2019
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