Oran, une Ville, une Vie.

Oran, une Ville, une Vie.

Le départ (suite)

Ce 8 juin, il fait un temps magnifique à Oran.Tôt le matin, je me présente à la caserne des tirailleurs à Eckmül où nous sommes attendus. Nous sommes plusieurs à nous diriger vers l'entrée de la caserne. Je retrouve là des camarades du cours complémentaire Jules Ferry. Des militaires du contingent nous guident vers un bâtiment où des gradés l'air désabusé contrôlent notre identité. Je ne sais pas où je vais, les militaires s'obstinent à ne pas répondre à nos questions.
En début d'après midi, nous sommes conduits vers des camions bâchés. Le convoi se met en route direction La Sénia. Nous arrivons à l'aéroport vers 14 heures. Il fait très chaud. Nous restons dans les camions, en plein soleil, sous la surveillance de gardes mobiles casqués et armés. Nous sommes considérés comme des ennemis dans notre propre pays. Il y aura une échauffourée entre les gardes mobiles et certains d'entre nous. Il faudra l'intervention des militaires de l'armée de l'air pour calmer les esprits.Le chant des africains retentit de camion en camion.
De l'autre côté de l'aéroport, dans des salles d'attente, beaucoup de monde. Des personnes s'entassent autour de bagages et de mille emballages de fortune. Tous ces gens attendent anormalement figés et le regard grave. L'exode.
Après une longue attente, nous nous retrouvons, toujours en plein soleil, alignés à proximité de la piste durant un long moment avant de monter dans l'avion. Il est à peu près 19 heures.
C'est la première fois que je prends l'avion et je découvre Oran vu du ciel. Pas un mot dans l'avion. Nous sommes tous debout, malgré les consignes, à regarder par les hublots l'Algérie s'éloigner rapidement. Je ne sais toujours pas où je vais, je ne sais pas où l'on nous conduit, mais je sais que ... l'Algérie c'est fini.
C'était un 8 juin ......... c'était il y a bien longtemps.
 


31/08/2012
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