Oran, une Ville, une Vie.

Oran, une Ville, une Vie.

Mes 17 ans

Et puis, on a eu 17 ans sur des slows qui balançaient, sur des accents troublants de graines de violence." Only you, je me sens loin de vous " chantaient les platters et ça me faisait planer en même temps que le sourire des filles.

J'attendais de vivre ces instants en jouant au flipper pendant des heures pendant qu'Elvis chantait Presley.

Dix sept ans !!!!!! Un âge qui fait rêver la jeunesse à la recherche d'idéaux, d'ambitions, d'aventures, de liberté  avec des rêves pleins la tête.

Cet âge évoquait  pour nous l'insouciance, les pins up, le rock, les premières cigarettes, la fureur de vivre.

Mais …..Graine de violence ce n'était pas dans nos  livres, même pas au cinéma. C'était dans la ville des heures difficiles.

Le drapeau taché de sang, la foule qui criait « Algérie Française », des civils en arme derrière des pavés, je n'étais pas loin du camp retranché.

Il y a quelques heures, une fusillade avait semé la mort, des gardes mobiles casqués avaient tirés. Sur cette place où  des barricades s'étaient élevées flottait maintenant un drapeau français taché de sang.

Lorsque les FM ont crachés des balles des hommes chantaient l'hymne nationale, un homme parlait du haut du balcon, Oran se levait contre l'abandon.

La nuit qui s'annonçait allait être difficile, des hélicoptères survolaient la ville où des soldats criaient et des enfants avaient peur, où des femmes priaient et des hommes mouraient.

Sur cette place des victoires, où j'avais les meilleurs souvenirs de mon enfance et de ma jeunesse, aujourd'hui ……. pleurait le drapeau français.




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